Etude de cas

Des traditions à grande échelle

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Des traditions à grande échelle

Contenu

1. Introduction

Ioannis Dekolis est le président des agriculteurs transhumants de l’Épire. Son exploitation compte 800 moutons et 30 à 40 chèvres. Lorsqu’il a repris l’élevage, il a apporté diverses améliorations. Par exemple, en 1986, il s’est équipé d’une tondeuse électrique pour les animaux. En 1989, il a installé une salle de traite dans les bas pâturages. Les programmes nationaux ont donné lieu à des interventions légères qui ont permis d’améliorer les conditions (abreuvoirs, mangeoires, abris, etc.), mais il faut aller plus loin. Ces dernières années, le programme européen Medina a créé une fromagerie éducative dans le village de Baltuma.

2. Informations de base

Principal promoteur

Ioannis Dekolis

Début de la pratique

1985

Emplacement

Egnatia, Greece

Organisations concernées
  • Agriculteur(s) / laitier(s) / éleveur(s)
Surface totale des terres exploitées en ha
  • 200 ha
Propriété des terres utilisées pour l'agriculture de transhumance
  • Location de terrains publics
Produits de base
  • Viande
  • Lait
  • Laine
NUTS3-Région
EL54 Ioannina
  • Main Farm

    Ferme

  • Estive (pâturages d'été)

Galerie

3. Situation avant le démarrage/le changement/la poursuite

La ferme a été créée par les arrière-grands-parents de Ioannis Dekolis en 1913. Par la suite, tous les membres de la famille sont demeurés éleveurs transhumants. Jusqu’en 1964, ils sont restés dans des huttes, dans la même région l’hiver et l’été. Cette année-là, la préfecture a construit des maisons pour les agriculteurs des hauts plateaux. Ioannis Dekolis est diplômé de l’enseignement secondaire sans autre spécialisation. Ses connaissances sont empiriques et transmises de génération en génération.

4. Description de l'entreprise Transhumance Farming

Type de paysage
  • Prairies naturelles (321) 
  • Zones à végétation clairsemée (333)
  • Landes (322)
Animaux Type/ race

Ioannis Dekolis possède une race autochtone appelée « Κaramanika-Katsika ».

Modes de déplacement

Il s’agit d’un déplacement vertical à pied. Il part du village de Baltouma, à 474 m d’altitude, et se rend dans la région de Peristeri, dans la montagne de Lakmos, à plus de 1900 m d’altitude.

Type de coopération

La production de lait est vendue à l’industrie laitière de Dodoni, la plus importante d’Epire.

Marchés visés/vente de produits

Le produit est vendu à l’industrie de transformation.

Menaces et défis

Au cours des dernières décennies, les travailleurs albanais ont contribué au maintien de l’élevage transhumant. Malheureusement, après la crise économique, ils sont retournés dans leur pays ou se sont reconvertis dans d’autres professions. Il y a donc un manque de bergers. La réduction de la pratique de la transhumance crée des problèmes pour les terres de parcours, car l’utilisation et la couverture des terres ont été modifiées. La biodiversité des pâturages a diminué et les espèces végétales désirables se sont également réduites de manière significative. En outre, le réseau routier n’est pas en bon état et détruit les voitures des agriculteurs (pièces mécaniques). L’agriculteur a besoin d’un plan de gestion de la zone de pâturage et d’une route de meilleure qualité pour transporter les produits plus rapidement. Depuis quelques années, les éleveurs utilisent des races étrangères comme la Lacaune, qui sont beaucoup plus performantes que les races autochtones. Cette évolution suscite des inquiétudes chez les éleveurs, qui se demandent s’ils doivent changer de race pour augmenter leur production ou préserver les races indigènes. La mise en place de mesures d’incitation et de subventions en faveur de la conservation des races indigènes contribuerait probablement à la préservation de ces races.

5. Décisions prises

Raisonnement

Ioanni Dekolis a grandi avec la transhumance depuis son plus jeune âge. Il aime la nature et la montagne, les animaux et son village, et il a décidé de s’engager dans ce métier. La raison principale est le profit économique.

Décision relative au type d'animal/à la race spécifique

Ioannis Dekolis décide de conserver la race autochtone comme le faisaient son père et son grand-père, bien qu’elle ne soit pas aussi performante que les races étrangères. Il estime que la race autochtone est mieux adaptée à l’environnement.

Décision relative au système de production

Le système de production est différent au cours de l’année. Il est semi-extensif en hiver, tandis qu’il est extensif en été, lorsque les animaux couvrent leurs besoins par le pâturage.

Diversification des revenus

L’élevage est la première source de revenus. L’un des moyens d’augmenter le revenu de l’agriculteur serait d’accueillir des visiteurs. Cependant, l’ouverture de l’exploitation au public suppose la création d’un bon réseau routier et d’installations pour les visiteurs (maisons, etc.).

Aspects multifonctionnels

Ioanni Dekolis sait que l’élevage transhumant a un impact positif sur la biodiversité du paysage et il s’efforce de pâturer pour maintenir sa durabilité. Il s’efforce de ne pas perturber l’environnement de manière significative par ses actions et ses petites interventions. Cependant, il est préoccupé par le fait que le travail des agriculteurs doit être promu. Les gens doivent connaître le travail des agriculteurs et savoir à quel point il contribue au maintien de la biodiversité. Si les animaux de pâturage manquent, les habitats de la faune sauvage seront réduits, les incendies augmenteront et l’équilibre de l’écosystème sera perturbé.

6. Formation/ compétences pour créer l'entreprise

Une collaboration avec le réseau français des éleveurs transhumants a été mise en place pour échanger sur leur métier. Malheureusement, il n’existe aucune possibilité de formation, les organismes concernés n’étant pas organisés. 

7. Prochaines étapes pour aller de l'avant

Dans ses projets, Ioannis Dekolis compte réduire le nombre d’animaux, de créer une petite fromagerie afin d’utiliser la production laitière à son compte et de créer des produits de haute qualité. Son fils, agronome-zootechnicien, poursuivra la tradition familiale. Il envisage de vendre lui-même les produits à la ferme. Parallèlement, il envisage de rendre sa ferme visitable. Les visiteurs pourraient être formés aux techniques traditionnelles de production de fromage.

8. Citation et recommandation du promoteur

La pratique de la transhumance est bénéfique pour l’environnement, notamment sa flore et sa faune. Les éleveurs devraient bénéficier d’un avantage car ils produisent des produits de haute qualité, devraient donc avoir un meilleur prix de vente.

La transhumance est un métier très difficile et les agriculteurs doivent l’envisager très sérieusement. S’ils ont quelqu’un qui connaît le métier, il est plus facile d’aller de l’avant. Comme il n’y a presque pas d’aide de l’État, ils doivent avoir les connaissances nécessaires pour faire face aux problèmes quotidiens liés aux animaux, à leur élevage, aux pâturages, etc. Mais si quelqu’un aime la vie et la nature, avec une aide appropriée, il pourra peut-être réussir.