La ferme de Hans et Lorna Küng est une ferme de transhumance particulière compte tenu de leur mode de déplacement. Les animaux sont en effet déplacés entre deux sites : Zürs, la ferme principale à 1.720 m d’altitude et Bludenz-Bings à 606 m d’altitude. Le bétail se trouve à Zürs en hiver et en été, et à Bings au printemps et en automne.
Hans Küng
1996
Zürs, Austria
Le produit principal est le lait de vache. Autrefois, le lait était directement vendu aux hôtels de la zone touristique de Zürs. Les ventes directes s’élevaient à 40 000 litres par an. Aujourd’hui, cette commercialisation directe a presque complètement cessé. Le personnel d’encadrement change régulièrement dans les hôtels et il est de plus en plus difficile d’établir des relations fiables à long terme avec le chef cuisinier. En outre, il est de plus en plus difficile de convaincre les cuisiniers que la qualité supérieure du lait régional produit sur l’alpage par rapport au lait produit de manière conventionnelle vaut un prix plus élevé. En outre, les règles d’hygiène supplémentaires concernant le lait commercialisé directement et la responsabilité induite font qu’il est plus pratique pour le personnel de l’hôtel d’acheter du lait conditionné.
Ferme principale
Ferme
L’arrière-grand-père de Hans Küng a quitté la région du Vorarlberg pour émigrer dans une ferme aux États-Unis. À son retour, il a acheté la ferme de Bludenz-Bings, à laquelle appartenaient des parts de l’Alp Zürs. Hans Küng a repris l’exploitation parentale en 1996.
L’alpage couvre environ 2 000 hectares. Il compte actuellement 37 membres de coopératives. Autrefois, l’alpage de Zürs ne vivait que de l’agriculture. Depuis que Zürs est devenu un haut lieu du tourisme hivernal, il ne reste que trois agriculteurs actifs sur l’alpage. Et Hans Küng est le seul éleveur de vaches laitières.
Les revenus de la région reposent en grande partie sur le tourisme. L’alpage et la coopérative perçoivent des revenus locatifs des agriculteurs et des remontées mécaniques.
Traditionnel, autochtone : Suisse brune
En plus de s’occuper des vaches laitières, Hans Küng est responsable d’un jeune troupeau d’environ 270 têtes de bétail. Un berger engagé parcourt l’alpage avec le bétail d’une quarantaine d’agriculteurs jusqu’à 2 400 m d’altitude, là où se trouvent les pâturages les plus hauts. La plupart des animaux proviennent de la vallée du Pitztal voisine. Les agriculteurs apprécient les bons pâturages alpins. Les jeunes animaux bien nourris sont ramenés dans la vallée à la fin de la période de pâturage.
Dès que le fourrage pousse sur les pâturages de Bings à la fin du mois d’avril et que la saison de ski est terminée, les vaches sont descendues. Bings est situé dans la vallée du Rhin. Avec ce système, Hans Küng fait bon usage des ressources de la vallée et des montagnes. Le rendement fourrager est élevé et Hans Küng doit utiliser peu d’aliments concentrés. En faisant pâturer les prairies tôt et de manière sélective, il dispose toujours du meilleur fourrage pour son troupeau. En outre, il obtient le meilleur foin sur les deux sites.
Hans Küng et sa femme Lorna s’occupent également de la spécialisation et de la diversification de l’ensemble de l’entreprise familiale. Il existe une coopération avec d’autres agriculteurs pour la mise en pension de leur bétail, ainsi qu’une commercialisation directe du lait auprès des hôtels. En outre, des agriculteurs locaux et régionaux ont pris l’initiative de vendre de la viande ensemble.
La quasi-totalité du lait est vendue à des transformateurs laitiers régionaux.
Les nombreuses réglementations qui découlent des politiques environnementales et agricoles peuvent constituer un défi. La prédation des loups n’affecte pas directement l’exploitation de Hans Küng puisqu’elle se concentre sur le bétail laitier. Cependant, dans la région, il s’agit d’un sujet vital pour les agriculteurs.
Les défis économiques se multiplient à mesure que les investissements dans les bâtiments agricoles et les besoins en fonds de roulement augmentent. Dans le même temps, les prix des terrains ont augmenté de façon spectaculaire, car la région est attractive pour le tourisme et le logement privé, et la disponibilité des terrains à bâtir est limitée.
La décision essentielle pour l’agriculture de transhumance a été prise en reprenant l’exploitation parentale. L’entreprise familiale repose sur le patrimoine familial et sur la capacité de l’agriculteur à mettre en œuvre des innovations et à s’adapter à l’évolution des besoins de la société et des partenaires commerciaux.
Le déplacement des animaux suit un schéma différent de la normale, car la ferme principale se trouve à Zürs, dans les montagnes, où le troupeau passe l’hiver, dans l’étable.
Hans Küng a décidé de diversifier son travail et ses revenus. Il est agriculteur, gère un petit hôtel avec sa femme en hiver et est moniteur de ski. Hans et Lorna Küng ont tous deux 60 ans et attendent avec impatience que leur fils de 16 ans décide librement s’il veut se lancer dans l’agriculture.
Hans Küng est un éleveur passionné. Il élève des vaches de taille moyenne, sans problèmes, avec un pis haut et glandulaire et un ligament central solide. Par « sans problème », il entend une vache capable de brouter seule les pâturages alpins, ayant des bases correctes avec des onglons durs et de bons paturons, au pied sûr et capable de supporter des journées chaudes ainsi que plusieurs jours de pluie.
La vache actuellement la plus âgée a eu huit lactations et une production de plus de 77 000 litres de lait. Elle est l’une des vaches d’endurance Brown Swiss de la région du Vorarlberg.
Depuis quelques années, Hans Küng ne laisse plus ses vaches en lactation et ses jeunes bovins paître sur l’ensemble des 190 ha d’alpage, et ce pour une bonne raison. Au fil des ans, il a constaté que les plantes fourragères peu appétissantes se répandent de plus en plus. Les roses alpines et les aulnes verts envahissent de plus en plus les alpages.
Les surfaces fourragères se sont réduites. Par conséquent, Küng a abandonné le système des pâturages permanents pour passer d’un pâturage à l’autre afin de réactiver les précieux pâturages alpins. Il alterne entre quatre parcelles de jour et une parcelle de nuit selon un rythme de plusieurs jours. De cette manière, « j’oblige les vaches à mieux manger », explique-t-il.
En plus d’alterner les pâturages, il les paille et laisse les chèvres les brouter pour éliminer les plantes indésirables.
Le revenu familial se compose de la ferme, d’un petit hôtel et du travail de moniteur de ski.
Hans Küng souhaite conserver et revitaliser les magnifiques paysages culturels alpins pour son activité agricole et pour le tourisme de la région. L’agriculture et le tourisme doivent travailler ensemble et trouver un consensus.
Hans Küng est un agriculteur professionnel. Dans la région du Vorarlberg, il a été le premier agriculteur à investir dans une nouvelle forme d’écurie en plein air. Bien qu’il pense que les écuries en plein air sont positives, par exemple en termes de bien-être animal et de travail, il est préoccupé par les effets de l’utilisation des écuries en plein air sur les paysages culturels. Les écuries de plein air peuvent en effet entraîner une diminution des zones de pâturage.
Hans Küng continuera à vivre exactement comme il le fait aujourd’hui. L’agriculture est au centre de son travail. Lorsqu’on lui a demandé de faire part de son libre choix de profession, il a répondu : « Agriculteur ». Interrogé à nouveau sur sa profession, en précisant que le souhait est libre et qu’il peut choisir n’importe quoi et n’importe où, il a répondu : « Fermier anglais ».
Il continuera à combiner tradition et innovation pour poursuivre son activité agricole tant qu’il sera en bonne santé. Il attend avec impatience que la jeune génération prenne la relève, le cas échéant.
Si vous faites ce que vous aimez, la vie est belle.
Dans une région où le ski et le tourisme façonnent tout, il est agréable d’aimer le ski et de le pratiquer en hiver.
Chaque saison a son offre spéciale et sa qualité exceptionnelle.
Suivez vos souhaits et, avec un peu de chance, vous trouverez le travail que vous aimez.
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