L’entreprise s’appuie sur l’expérience acquise et les traditions familiales, ainsi que sur l’infrastructure existante d’une ancienne coopérative agricole. Après la révolution de Velours, dans les années 1990, de nombreuses fermes d’État ont été transformées en entreprises privées : la société Farm Milko Ltd. est l’une d’entre elles. L’infrastructure existante a été un facteur clé dans le démarrage de l’entreprise.
Jana Lešková / Farm Milko Ltd.
1992
Ľubietová, Slovakia
Ferme et pâturages d'été
La ferme Milko Ltd. suit la tradition familiale et les modes historiques d’utilisation des terres dans le village de Ľubietová. Autrefois, il y avait une cabane de berger municipale. En hiver, le bétail était gardé dans les étables et, en été, dans les alpages autour du village.
Après le transfert forcé des terres et des propriétés privées à l’administration de l’État pendant l’ère communiste (1950-1989), les membres de la famille de la ferme ont travaillé à la coopérative agricole locale. Au cours de ses dernières années d’existence, l’entreprise a souffert d’un manque de personnel. Après la révolution de Velours, les entreprises gérées par l’État ont été progressivement rendues aux propriétaires privés, ou ont pu être rachetées à des conditions favorables.
Les anciens employés de la coopérative de Ľubietová n’étaient pas intéressés par la poursuite de l’activité. Finalement, en 1992, les propriétaires actuels de la ferme Milko Ltd. ont décidé de racheter la coopérative. Ils ont créé une entreprise familiale, où ils mettent à profit leur expérience multigénérationnelle dans l’élevage de bétail, principalement de moutons. Le manque de personnel est un défi récurrent. Actuellement, c’est la principale contrainte qui entrave le développement de l’entreprise.
La ferme Milko Ltd. opère dans un paysage pastoral montagneux et vallonné, dans les contreforts nord de la chaîne de montagnes néovolcaniques Poľana. Historiquement, le village était connu pour ses mines de cuivre et l’industrie minière qui y était associée. Du XIVe au XIXe siècle, il a été l’une des sept villes minières de la monarchie hongroise, contribuant de manière significative à son développement économique et culturel.
E-Atlas : Pâturages
La ferme compte environ 300 moutons. Les propriétaires de la ferme ont réussi à croiser le mouton traditionnel slovaque de Valachie et le mouton français de Lacaune. Le résultat est un mouton avec une quantité raisonnable de poils, un lait délicieux, de même que la viande. L’avantage du croisement de races réside, par exemple, dans les caractéristiques du poil des moutons. En été, pendant les journées chaudes, la race valaque peut être alourdie et surchauffée par ses poils longs et épais. Les races croisées ont des poils différents et la chaleur leur est moins pénible. En automne, à la fin du mois de septembre, les races croisées sont mises à l’étable plus tôt en raison de leur ventre au pelage fin. La qualité du lait et de la viande s’en ressentent également, car les races croisées sont plus savoureuses que les races pures. Les croisements renouvellent le patrimoine génétique et minimisent la consanguinité.
Il s’agit d’un mouvement vertical. Les alpages situés à des altitudes plus élevées (550 – 700 m) au-dessus du village, où les animaux paissent librement dans les pâturages de la campagne pendant l’été, constituent une caractéristique spécifique du pâturage. Un troupeau se déplace à pied vers les pâturages, tout comme le berger et les chiens de garde qui l’accompagnent. La composition des espèces végétales a une influence positive sur la qualité du lait et de la viande.
L’entreprise opère une coopération verticale sur le marché. Elle vend ses produits laitiers et carnés à l’industrie de transformation à grand volume.
La ferme est l’un des nombreux fournisseurs des marchés nationaux et étrangers.
Le développement de l’entreprise a actuellement besoin de plus de personnel. L’habitat moderne s’est développé et la fonction de l’habitat rural est passée de l’agriculture productive à une fonction plus ou moins résidentielle ou résidentielle-récréative. Ces évolutions ont entraîné un transfert de la main-d’œuvre du secteur agricole vers le secteur des services et des entreprises dans les villes.
La raison la plus importante de la création de l’entreprise était le lien social avec l’entreprise familiale.
L’exploitation a amélioré la qualité génétique des moutons élevés en croisant une race slovaque traditionnelle – le mouton traditionnel de Valachie – et la race française Lacaune.
Dès le début, la ferme s’est concentrée sur l’agriculture biologique à la campagne.
Le revenu principal de l’exploitation consiste en la vente de viande et en la production de lait. Les produits sont de très bonne qualité et appréciés par les consommateurs. Ceci est principalement dû à la qualité des pâturages, qui sont en partie situés sur des terrains ecclésiastiques de bonne qualité. Dans le passé déjà, les parcelles de pâturage étaient appréciées pour leur grande qualité et la présence de ressources en eau. Ces dernières sont essentielles pour le fonctionnement de la cabane du berger.
L’exploitation s’efforce de préserver autant que possible la qualité écologique des pâturages et adapte ses pratiques en conséquence. Grâce à son approche sensible, le pâturage saisonnier contribue au maintien de certaines espèces, favorise la biodiversité et aide à conserver la diversité globale des structures paysagères. À l’avenir, l’exploitation souhaite s’impliquer dans le développement de l’éducation en coopération avec les écoles secondaires professionnelles et les programmes de formation, ainsi que dans la promotion du pastoralisme.
Une infrastructure existante est nécessaire pour un démarrage réussi de l’activité. En l’absence d’infrastructures, un financement externe est nécessaire (par exemple, sous la forme d’une contribution financière non remboursable). Un travailleur dans le domaine de la transhumance doit être titulaire d’un diplôme dans le domaine concerné, sanctionné par un examen d’État. En même temps, la personne doit avoir une attitude positive envers l’environnement : « vivre et ne pas nuire à la nature ».
Le problème du logement des travailleurs saisonniers sur le pâturage doit être résolu. Des conditions de logement inadaptées pendant la saison estivale, lorsque les bergers sont à la ferme, ont un impact négatif sur les candidats au moment de choisir une profession.
L’expérience montre que si l’exploitation pouvait fournir un logement mobile saisonnier de bonne qualité aux candidats (par exemple une sorte de caravane appelée en slovaque « maringotka »), les étudiants seraient plus intéressés par la profession. Il est donc essentiel de tester un type de logement moderne dans les futurs projets et d’inviter les élèves des écoles secondaires professionnelles à s’y joindre. Les élèves pourraient mettre en pratique leurs compétences directement dans la cabane du berger et essayer de vivre à la campagne.
À l’avenir, les maisons mobiles pourraient également être utilisées dans le cadre de l’agritourisme. Un réseau d’installations d’hébergement mobile soutiendrait le développement du tourisme dans les zones économiquement marginales de Slovaquie, telles que les paysages pastoraux traditionnels de montagne.
Le facteur le plus important pour la création d’une entreprise est l’infrastructure existante (bâtiments agricoles, machines, terres) ou le soutien financier non remboursable de projets qui peuvent être utilisés pour l’achat d’infrastructures
Il est essentiel de recruter des travailleurs formés à l’élevage, en se concentrant idéalement sur le pastoralisme.
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